En cet instant, mon esprit est captif du gardien du silence,
Avec les infinis paysages de son odyssée celui-ci s'élance.
Il évite les mystères et les mythes du peuple qui jamais ne pense,
Promet que depuis son carcan il ne trahira pas sa temporelle alliance,
Car c'est lui qui, derrière son visage juvénile, dissimule l'essence
De milles pages d'Histoire, et qui face au Vrai le dénigre avec abondance.

Froid comme les vapeurs de la mort, il sort, et tandis qu'il dort,
Festoye jusqu'à l'aurore, déguste des mets d'or,
Tel un Soleil admirant au clair de lune son trésor
Lumineux laissant voguer leur valeureux sort
Dans les montagnes et leurs ténèbreux corridors.

Lointain semble soudain le temps de l'errance,
Mais la Solitude se nourrit de ses propres carences
Et la Tristesse s'étend rarement en condoléances.
L'éternel Hiver récolte ses semances,
Messages dont lui seul en comprend le sens.

L'aube ancienne présente sa riche flore,
Dont la senteur embaume les amphores
Et réveille les hommes et leur essor.
L'Astre de feu fera des roses son décor,
Lequel de leur divin pourpre se colore.

Tandis que leurs lueurs vagabondes
Disparaissent dans l'onde
Les torpeurs du monde leur répondent,
De leurs voix profondes,
Les échos de leur étoile féconde.

Victoire Valentin